Lire Claudie Gallay, c'est plonger dans une atmosphère, une écriture de l'instant où nous posons notre regard aux mêmes endroits que les personnages.
J'ai eu la chance et le privilège de recevoir son prochain roman qui sort à la rentrée. J'y ai plongé, non, j'ai été immergé à Torcello, la Venise initiale, l'origine de la colonisation de la lagune de Venise. Je suis encore habitée par Max et Jess. Je pense à eux souvent. Je n'ai jamais autant consulté une application de carte satellite pour trouver les lieux d'un roman. Mon voyage a Venise est même prêt.
J'avais donc pour projet ce dimanche de lire un peu plus Claudie. Je n'ai pas tout lu mais grâce à elle, je porte un autre regard sur l'art contemporain et surtout sur Marina Abramovic grâce à La beauté des jours( chez Babel). Je scrute les vols d'oiseaux migrateurs et guette l'air iodé parce que Les déferlantes(chez Babel aussi). Et j'ai replongé dans mon enfance dans les années 80 avec les filles d'Avant l'été (ma chère Jess, quel bonheur de t'avoir retrouvée il y a peu).
J'avais donc envie d'explorer un peu plus Venise avec Claudie Gallay et, peut-être, d'entrer un peu plus dans l'intimité de son histoire personnelle avec cette ville.
Seule Venise est un roman paru il y a quelques années maintenant. Et toute la matrice de son prochain roman se devine dans celui-ci.
Vous n'aurez pas son prénom car c'est inutile. A 40 ans, quittée par Trevor, elle quitte le Dauphiné après avoir vidé son compte bancaire et prend le train pour Venise. En décembre, Venise est désertée par les touristes et offre un autre visage. Dans la pension où elle loge, elle va rencontrer Carla, danseuse franche et fraîche, en couple avec Valentino. Elle dîne en compagnie d'un prince russe qui ne tolère pas le retard et lui apprend à déguster le vin et ne rien attendre. Elle se soumet au règlement de Luigi, son hôte, qui construit des maquettes en allumettes et nourrit 18 chats.
Au hasard de ses marches, elle va rencontrer un libraire et en tomber amoureuse. C'est d'ailleurs à lui que s'adresse ce roman. Tour à tour, ces personnages vont la pousser à faire le deuil d'amours perdus, d'attentes trop suffocantes, de désirs trop impérieux.
Dans les pas de la narratrice, c'est une Venise artistique et secrète qui se dévoile, sans artifice et avec littérature.
Ensorcelante, envoûtante, Claudie Gallay reste l'impératrice du roman d'atmosphère et de l'intime. Le féminin est subtil, délicat, profond et sans concession. Il y a de nous toutes dans les personnages que Claudie nous propose.
J'ai hâte de vous dévoiler mon coup de cœur de la rentrée littéraire.
Seule Venise de Claudie Gallay, paru en poche Babel. 8,70€.
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